du vendredi 8 mai au dimanche 7 juin

En 2017, fraîchement retraitée, j’ai découvert la photographie et j’ai compris que j’avais trouvé ma voie. La vision du monde telle que je la ressentais au travers de l’objectif m’ouvrait à une curiosité nouvelle. Lors d’une sortie photo, j’ai découvert le village abandonné de Doel. Arpenter ces rues vides, pénétrer dans les maisons abandonnées, chercher les indices d’une vie passée et les immortaliser par l’image m’ont fascinée. J’ai su que c’était dans ces décombres de vie oubliée que je me sentais le plus inspirée. L’urbex (ou “Urban Exploration”, pratique qui consiste à explorer des lieux ou objets abandonnés) est devenu mon but photographique.

Pour moi la pratique de l’urbex se décompose en 4 phases toutes aussi intéressantes et captivantes les unes que les autres.

La 1e, que j’appelle la chasse au trésor, consiste à dénicher des lieux abandonnés, oubliés, délaissés, que ce soit des bâtiments industriels, des maisons, des châteaux ou tout autre endroit. La recherche est ardue car les lieux sont gardés secrets de peur qu’ils ne tombent en de mauvaises mains (ce qui est malheureusement souvent le cas). Quelques indices trouvés au hasard des recherches, beaucoup de lecture de carte et, quelquefois, le graal s’offre à moi.

La 2e phase se passe sur le terrain avec la prise de photographies. L’adrénaline est ma compagne, avec les dangers liés à cette pratique. Les risques de chute, d’effondrement, de mauvaises rencontres. Mais le plaisir d’immortaliser ces lieux voués à la disparition, d’être en quelque sorte un témoin d’un passé révolu l’emporte. Durant cette étape, je me dois de respecter les lieux et de ne laisser derrière moi que la trace de mes pas dans la poussière.

La 3e étape est la réappropriation de ces lieux en fonction de mon ressenti lors de la prise de vue. J’aime repeindre mes images en post-production afin d’y ajouter mon style et essayer de retransmettre les ambiances éprouvées lors de mes visites.

La dernière est la présentation des photos avec l’impression sur plaques aluminium, la fabrication de cadres en bois maison, et au final, le plaisir de les proposer au regard des visiteurs pour qu’elles stimulent leur imagination et redonnent vie à ces lieux ou objets le temps d’un instant, afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.

https://www.maison-culture-arlon.be